Quelle place pour l’éducation aux médias dans les médias de Suisse romande?

La Radio télévision suisse (RTS) et la Semaine des médias à l’école (CIIP) offrent au corps enseignant des ressources pour sensibiliser les élèves à la presse et aux médias. Cependant, l’éducation aux médias et à l’information, traditionnellement réservée à l’école, doit être étendue à toute la population. C’est une idée défendue par le Conseil de l’Europe qui préconise de soutenir les médias dans cette tâche. L’enquête réalisée auprès des médias de Suisse romande révèle le chemin qui reste à parcourir.

Les compétences médiatiques ont pris une importance capitale dans notre société. La numérisation a modifié en profondeur les façons de s’informer et de communiquer, aussi bien que le travail des médias d’information. Pour évoluer et s’informer dans le cyberespace, les citoyens et les citoyennes doivent disposer d’une riche culture médiatique (littératie médiatique). L’éducation aux médias et à l’information, traditionnellement réservée à l’école, doit aujourd’hui évoluer dans ses objectifs et être étendue à toute la population. C’est une idée défendue par le Conseil de l’Europe.

Les recommandations du Conseil de l’Europe

Le Comité des ministres du Conseil de l’Europe (dont la Suisse est membre) a reconnu l’importance de l’éducation aux médias de l’ensemble de la population comme une des conditions permettant d’assurer un environnement favorable au pluralisme des médias ainsi qu’à la liberté d’information et d’expression dans les sociétés démocratiques (Recommandation CM/Rec(2018)1).

Pour répondre à la diversité croissante des formats et des contenus des médias, à l’exposition sélective aux contenus médiatiques numériques (bulle de filtres) et aux multiples formes de désinformation, le Comité des ministres du Conseil de l’Europe a adopté en mars 2018 une recommandation qui déclare «qu’il est très important que les individus développent les capacités et les compétences cognitives, techniques et sociales qui leur permettent d’accéder efficacement aux contenus médiatiques et de les analyser avec un esprit critique; de prendre des décisions éclairées sur les médias qu’ils utilisent et la manière dont ils les utilisent; de comprendre les implications éthiques des médias et des nouvelles technologies et de communiquer efficacement, notamment en créant des contenus».

Le Comité des ministres du Conseil de l’Europe préconise que les Etats mettent en oeuvre des programmes de soutien aux médias

Face au besoin croissant de connaissances et savoir-faire médiatiques pour s’informer valablement, le Conseil de l’Europe déclare que les médias ont un rôle clé à jouer pour les promouvoir et les développer.

Visions et réalisations de médias de Suisse romande

Nous avons interrogé la presse et les médias audiovisuels de Suisse romande pour savoir s’ils disposaient d’une politique en la matière et quelles étaient leurs réalisations. Le paysage médiatique romand étant particulièrement riche et diversifié, il ne nous était pas possible de nous adresser à l’ensemble des médias. Nous avons choisi 20 entreprises médiatiques privées bien connues en Suisse romande, à savoir agence de presse, journaux, médias présents exclusivement sur internet (pure player), chaînes régionales privées de radio et télévision, ainsi que la Radio Télévision Suisse (RTS), l’entreprise audiovisuelle de service public. En outre, nous avons aussi sollicité l’unité Médias du secrétariat général de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP), organisatrice de la Semaine des médias à l’école.

Nous avons adressé les questions suivantes aux entreprises médiatiques privées:
> Disposez-vous d’une politique en matière d’éducation aux médias? Quels en sont les principaux objectifs? Les principales réalisations?
> Disposez-vous d’une rubrique ou d’autres moyens permettant de traiter de tels thèmes dans différents supports et vecteurs de diffusion?
> Organisez-vous régulièrement des événements tels que des visites de votre rédaction?
> Avez-vous conclu des partenariats avec d’autres organismes ou entreprises pour promouvoir l’éducation aux médias auprès de la population?

Cinq médias nous ont répondu.

20 minutes, quotidien gratuit, n’a pas de rubrique spécifique consacrée à l’éducation aux médias mais nous a précisé «traquer les fake news et clarifier les rumeurs lorsque le sujet s’y prête». Un organe interne de «promotion de l’équité médiatique et du respect des minorités», le Social Responsibility Board, propose des mesures concrètes. Sous son impulsion, «la rédaction a introduit des hotlines sous chaque article touchant aux problèmes de société telle que le suicide, le harcèlement ou la transphobie», précisant que «même s’il ne s’agit pas directement d’une éducation aux médias, 20 minutes entend ainsi démontrer par l’exemple quelles sont les bonnes pratiques journalistiques à un jeune public». L’entreprise propose régulièrement des visites guidées de la rédaction aux écoles ainsi qu’aux instituts de formation et participe chaque année à la Semaine des médias ainsi qu’à la Journée des métiers. Avant la pandémie, la rédaction recevait environ trois classes par année. Par ailleurs, le rédacteur en chef a été invité dans plusieurs hautes écoles pour des conférences et des discussions avec les étudiant-e-s.

Canal Alpha, est une télévision régionale qui assure un service public de couverture de l’actualité dans une partie de l’Arc jurassien. La chaîne ne dispose pas de politique spécifique en matière d’éducation aux médias et n’a pas conclu de partenariat en la matière. Des thèmes relatifs aux médias sont parfois traités dans l’émission «C’est ça l’école» qui présente la diversité des activités éducatives de l’école publique des cantons de la région. Par exemple, l’impact de la pollution des déchets électroniques a été traité en lien avec l’introduction du numérique à l’école et a permis aux téléspectateurs et téléspectatrices de se familiariser avec cette question à travers un reportage réalisé dans une classe. Les thèmes du cyberharcèlement, de l’encadrement des activités internet des enfants par leurs parents et la réalisation de films d’animation en classe ont été traités dans l’émission ces dernières années et sont susceptibles de sensibiliser la population à ces problématiques. Canal Alpha offre la possibilité à des classes de visiter ses studios sur demande.

Le Courrier, quotidien édité à Genève, n’a pas de politique d’éducation aux médias, définie par des directives, nous a indiqué la rédaction en chef du quotidien, «nous fonctionnons par opportunités et en fonction de l’actualité». L’objectif d’une éducation aux médias est de «défendre une vision pluraliste des opinions, dans une optique de défense de la démocratie». Elle peut prendre plusieurs formes, telle que des interventions dans d’autres médias (émissions Médialogues, Forum, ou le 12h45 de la RTS, par exemple) ainsi que la participation à des débats ou l’accueil de classes, «mais c’est rare car très chronophage». Les élèves ont alors la possibilité de participer à la séance de rédaction et d’avoir des échanges avec les journalistes. L’association des lecteurs a un rôle d’interface avec la rédaction. Le Courrier n’a pas de rubrique dédiée à ce sujet, mais «garde un œil attentif sur ces questions dans différentes rubriques sur le plan de la critique des médias, mais aussi de l’industrie de la presse qui, comme on le sait, va mal». En lien avec cette préoccupation, Le Courrier a réalisé une vidéo didactique diffusée sur sa chaîne YouTube Sonar sur les enjeux de la Loi fédérale sur le train de mesures en faveur des médias qui met en évidence le rôle de la presse et ses besoins.

Heidi.news, pure player créé en 2019, nous a indiqué ne pas avoir encore une politique en matière d’éducation aux médias mais «tout mettre en oeuvre pour proposer un journalisme de précision et d’utilité publique, afin que les lecteurs de tous âges se rendent compte de l’importance de l’information». Dans ce but, il offre aux moins de 26 ans un abonnement à prix libre soutenu par la Fondation du domaine de Villette. Au nombre de ses réalisations, ce jeune média a essentiellement invité ses abonné-e-s à suivre et à participer en ligne aux séances de la rédaction. Une délégation du média des étudiant-e-s de l’Université de Genève a été reçue pour discuter du journalisme et prendre part à une séance de rédaction. En outre, un journaliste s’est rendu dans une classe d’école primaire pour parler de médias, de journalisme et de fake news, dans le cadre de la Semaine des médias. Une expérience que la rédaction de heidi.news aimerait renouveler à l’avenir, sans cependant l’institutionnaliser.

Le Temps, quotidien édité à Genève, nous a indiqué poursuivre essentiellement deux objectifs en ce qui concerne l’éducation aux médias: la présentation de la manière dont s’élabore l’information à ses lecteurs et lectrices et la lutte contre la désinformation. Pour mieux faire connaître le travail des journalistes et favoriser le dialogue avec son lectorat, Le Temps invite une fois par mois ses lecteurs et lectrices à participer aux séances de la rédaction et accueille également des classes (du primaire au secondaire) ainsi que des groupes d’étudiant-e-s des Hautes écoles (HES, Université). Visant les mêmes objectifs, le projet Hyperlien, lancé en 2019, a pour objet de «partager avec les lecteurs notre façon de travailler, raconter les coulisses de nos opérations (reportages, enquêtes, formats spéciaux), faire part de nos doutes et de nos remises en question, mais également de les entendre, relayer leurs critiques, rebondir sur leurs propositions de sujets». Cette dimension participative «se manifeste aussi à travers des expériences éditoriales interactives. Le responsable des contenus digitaux organise très régulièrement des chats en direct et des débats vidéo qui mobilisent à chaque fois plusieurs dizaines de lecteurs pouvant participer aux discussions et poser des questions aux invités sur des sujets d’actualité». En matière de lutte contre la désinformation, Le Temps ne dispose pas de rubrique de «fact-checking» («lorsque l’occasion se présente, Hyperlien remplit ce rôle») mais soutient un programme cantonal valaisan de lutte contre les fake news, lancé par un journaliste de la rédaction, «il s’agit d’intervenir régulièrement dans les écoles (Cycle d’orientation) pour aider les élèves à trier l’information et à la vérifier avant de la partager sur les réseaux sociaux. Cela prend la forme de discussions, présentation d’exemples concrets et ateliers». Ce projet est organisé conjointement par l’Association de la presse valaisanne et le service de l’enseignement. Par ailleurs Le Temps participe également chaque année à la Semaine des médias.

L’éducation aux médias à la Radio télévision suisse (RTS)

La Radio télévision suisse (RTS) produit et diffuse un large éventail de programmes éducatifs et d’information, dont une partie est consacrée aux médias. La RTS est l’entreprise audiovisuelle de service public de la Suisse romande. C’est une des sociétés appartenant au groupe Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) dont le mandat spécifie qu’elle doit contribuer «à la formation du public, notamment grâce à la diffusion régulière d’émissions éducatives» (art. 24 de la Loi fédérale sur la radio et la télévision LRTV). C’est dans ce cadre que s’inscrit l’éducation aux médias.

La Radio télévision suisse (RTS) et la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) collaborent depuis de nombreuses années pour mettre à disposition de l’école publique des ressources éducatives. La RTS et la CIIP ont formalisé leur collaboration dans des accords (convention renouvelée en 2010).

Dès 1967, la Télévision suisse romande a diffusé régulièrement des émissions éducatives conçues pour être utilisées par les enseignant-e-s en classe. RTS Découverte, le site pédagogique de la RTS, poursuit cette mission en offrant au corps enseignant et au public des programmes abordant des thèmes scientifiques, économiques, politiques et culturels en lien avec l’actualité. RTS Découverte met à disposition des programmes didactiques d’éducation aux médias, mais aussi de nombreux documents susceptibles d’enrichir un tel enseignement diffusé dans les émissions d’information et les magazines des chaînes de télévision et de radio de la RTS, ainsi que des articles multimédia, des archives et des liens vers des sites externes. C’est ainsi que le corps enseignant trouvera dans ce site une foultitude de supports traitant de thèmes relatifs à l’éducation aux médias pour tous les âges scolaires ainsi que des fiches pédagogiques proposées par le site e-media de la CIIP. Les dossiers sont organisés par thèmes, degré d’enseignement et objectifs du Plan d’études romand (PER).

Voici une sélection de programmes proposés par RTS Découverte pour l’éducation aux médias:

> Pour les petits (4 à 8 ans) #DansLaToile, une série de 40 films didactiques d’animation de 2 minutes qui portent sur de nombreux aspects en lien avec l’internet.
> Les ateliers d’éducation aux médias de la RTS. Cinq vidéos didactiques de présentation de grands thèmes journalistiques réalisées par RTS découverte: le métier de journaliste, la vérification d’une information (photo et vidéo), le droit à l’image et le droit d’auteur, la réalisation du téléjournal (RTS 1) et la réalisation du programme d’information du matin à la radio (La 1ère).
Y’a pas école? (lancée durant le confinement en 2020) a consacré des émissions aux sources de l’information, aux fake news, aux nouvelles formes du journalisme, aux géants de l’internet, aux réseaux sociaux, à la protection des données, au cyberharcèlement et à la réputation numérique.
> Enfin, une série de dossiers réunissant une sélection de programmes et de documents consacrés aux géants du net, à l’information et la désinformation (fake news), à l’internet, à la protection des données, aux réseaux sociaux et à la Semaine des médias à l’école sont proposés au corps enseignant et aux internautes.

Par ailleurs la RTS a animé 12 ateliers consacrés aux fake news dans 3 cantons différents, ainsi que des «ateliers interview» avec le Radiobus (HEP Vaud) dans le cadre du Salon du livre de Genève.

Outre les programmes éducatifs scolaires, la Radio télévision suisse (RTS) produit et diffuse une émission consacrée spécifiquement aux médias qui contribue à développer la culture médiatique de tous les publics, Médialogues (La 1ère). Depuis 25 ans, les journalistes qui réalisent cette émission observent le travail et le contenu des médias d’ici et d’ailleurs avec un regard critique. C’est en automne 2007 déjà que cette émission de décryptage des médias a été créée. Quotidienne à sa création, puis hebdomadaire, et à nouveau quotidienne depuis le début du mois de janvier, cette émission est sans équivalent dans les autres médias de Suisse romande.

L’association des auditeurs et téléspectateurs romands (RTSR)

La Société de radiodiffusion et de télévision de la Suisse romande (RTSR) est une association membre de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) qui regroupe les Sociétés cantonales des auditeurs et téléspectateurs (SRT) des sept cantons romands (3000 membres). Son rôle est d’encourager et d’animer le dialogue entre les médias de service public et la société – depuis le début 2022, l’association se nomme SSR Suisse romande (SSR.SR).

Son responsable de la communication nous a indiqué que la thématique de l’éducation aux médias fait partie des missions de l’association car celle-ci vise à «permettre à ses membres et au public romand d’acquérir de nouvelles connaissances, de les approfondir et d’influencer le débat sur les médias de service public». Pour ce faire, la RTSR organise régulièrement des ateliers thématiques en collaboration avec la RTS. Le prochain portera sur la démocratie et le traitement de l’actualité politique.

Un des organes de la RTSR, le Conseil du public, a pour but d’être une interface entre les créateurs de programmes et le public. Chaque mois, le Conseil du public procède à l’analyse critique d’émissions et de supports multimédias de la RTS et formule des recommandations aux auteurs. Ces rapports constituent une source d’information de valeur sur le travail des médias susceptible d’enrichir l’enseignement de la discipline.

La Semaine des médias à l’école

Du 22 au 26 novembre 2021 a eu lieu la 18e édition de la Semaine des médias à l’école en Suisse romande. Cette semaine thématique organisée par l’unité Médias du secrétariat général de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) est un moment fort de l’année qui permet au corps enseignant, sur la base du volontariat, de sensibiliser les élèves au travail des journalistes et de développer les compétences médiatiques définies dans le Plan d’études romand (PER).

Cette manifestation bénéficie de la participation de nombreux médias romands et de l’appui de l’association des éditeurs de presse écrite de Suisse romande Médias suisses, ainsi que de la collaboration de la Radio télévision suisse (RTS). La Semaine des médias offre en particulier au corps enseignant la possibilité d’organiser des rencontres avec des professionnel-le-s des médias dans leur classe et d’effectuer des visites de rédaction. Chaque année (avant Covid), plus d’une cinquantaine de classes ont bénéficié de cette opportunité. Pour tirer le meilleur parti de ces échanges, des conseils sont dispensés sous forme de fiches.

Chaque édition de la Semaine des médias est placée sous un thème («S’informer pour comprendre le monde» en 2021 – repris en 2022 en synergie avec la Semaine de la presse et des médias qui a lieu en France, «Vivre sans médias» en 2020, «L’information sans frontières?» en 2019). Un grand nombre d’activités pédagogiques classées en fonction de l’âge des élèves sont proposées (du Cycle 1 au secondaire II), lesquelles sont accompagnées de fiches pédagogiques et de ressources audiovisuelles, par exemple des émissions ou capsules vidéos mises à disposition sur le site pédagogique RTS Découverte. Ces fiches, téléchargeables librement, mentionnent les objectifs du Plan d’études romand (PER) et comprennent des pistes pédagogiques, des exercices accompagnés de leur corrigé ainsi que des références. Outre la possibilité d’être en contact avec des professionnel-le-s des médias, les enseignant-e-s ont la possibilité d’inscrire leur classe à un concours de une de journal et un concours d’interview radiophonique ainsi que de commander des exemplaires de journaux . En 2021, 120 travaux ont été soumis au concours de une et environ 50 à celui d’interview, près du double des années précédentes (Bilan 2021). Des canevas d’ateliers pratiques sont aussi proposés avec d’autres organismes, le Réseau des bibliothèques scolaires vaudoises notamment. Le fil Twitter propose tout au long de l’année «des infos sur l’actualité de la presse et de l’éducation aux médias, avec des pistes pratiques» aux abonné-e-s.

Une politique de soutien aux médias

Au terme de ce survol inévitablement fragmentaire des visions et des réalisations des médias de Suisse romande en matière d’éducation aux médias et à l’information, on peut inférer des réponses qui nous sont parvenues que les entreprises médiatiques privées de Suisse romande, dans leur ensemble, ont encore un très long chemin à parcourir pour sensibiliser leur public à leur travail et lui offrir des possibilités de développer ses connaissances et compétences médiatiques. Le Temps se distingue cependant par les modalités proposées à ses abonné-e-s. En revanche, l’entreprise audiovisuelle de service public (RTS) en collaboration avec l’organe faîtier des départements de l’instruction publique (CIIP) offre au corps enseignant romand un programme varié pour sensibiliser les élèves.

Si l’on estime que l’ensemble de la population doit aujourd’hui être capable de s’informer valablement dans le cyberespace et d’utiliser les médias de manière critique, alors il est urgent de prendre des mesures pour soutenir les médias dans cette tâche, car ils ont un rôle clé à jouer. Le Comité des ministres du Conseil de l’Europe préconise que les Etats mettent en oeuvre des «programmes de soutien aux médias qui tiennent compte des rôles spécifiques des médias de service public et des médias associatifs», dans le but d’encourager «tous les médias […] à promouvoir l’éducation aux médias au moyen de politiques, de stratégies et d’activités». Il faut sans tarder engager la réflexion dans cette voie, car en la matière presque tout reste à faire.

(Pour aller plus loin, lire mon article: «Les journalistes en classe, quelles perspectives pour l’éducation aux médias?», 29 septembre 2022.)


Références
> Conseil de l’Europe, Recommandation CM/Rec(2018)1[1] du Comité des Ministres aux États membres sur le pluralisme des médias et la transparence de leur propriété (adoptée par le Comité des Ministres le 7 mars 2018, lors de la 1309e réunion des Délégués des Ministres).
> Loi fédérale sur la radio et la télévision (LRTV) du 24 mars 2006 (Etat le 1er janvier 2022).
> Convention entre la RTS d’une part, la CIIP d’autre part, relative à leur collaboration en matière d’éducation et de formation du 17 septembre 2010, Radio télévision suisse (RTS), Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP).
> Christian Georges, Semaine des médias à l’école en Suisse romande – Bilan 2021, Secrétariat général de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP).
Les sites et documents ont été consultés le 21 février 2022


Modèle pour citer cet article:
Domenjoz J.-C., «Quelle place pour l’éducation aux médias dans les médias de Suisse romande?», Éducation aux médias et à l’information [en ligne], 21 février 2022, consulté le date. https://educationauxmedias.ch/quelle-place-pour-education-aux-medias-dans-les-medias-de-suisse-romande


Cet article concerne le domaine Médias, images et technologies de l’information et de la communication (MITIC) – Éducation aux médias et à l’information (EMI) – Media and Information Literacy (MIL) | Éducation numérique | educationauxmedias.ch

Auteur/autrice : Jean-Claude Domenjoz

Expert de communication visuelle et d’éducation aux médias