IA, robots communicants, interactions sociales pilotées par des algorithmes: il faut réviser l’éducation aux médias

Les applications de l’intelligence artificielle (IA) reconfigurent totalement, théoriquement et pratiquement, le champ de l’information et de la communication. Les interactions médiées des individus entre eux et avec des machines à communiquer, le contrôle des comportements par des algorithmes et l’IA générative bouleversent l’expérience humaine et le rapport aux savoirs. L’éducation aux médias et à l’information doit être révisée pour répondre aux enjeux des usages de l’IA dans la communication.

La numérisation des contenus, l’informatisation des processus et le développement des réseaux de communication, accompagnés par une reconfiguration des activités économiques au niveau mondial, ont produits d’ores et déjà d’importants effets culturels et sociaux.

Les médias sociaux et des applications de l’intelligence artificielle reconfigurent totalement le champ de l’information et de la communication. Des connaissances nouvelles sont nécessaires pour appréhender de manière critique ces nouveaux moyens de communiquer et pour s’informer. C’est pourquoi, l’éducation aux médias et à l’information, dont les contenus et les méthodes ont peu évolué depuis plusieurs décennies, doit être repensée.

Interactions médiées par des dispositifs techniques contrôlés par des algorithmes

Le fonctionnement de notre société repose sur la communication médiatisée par des dispositifs techniques. Communication entre les humains et, depuis peu, avec des entités contrôlées par des algorithmes (chatbot, robot communicant), mais aussi directement entre les objets techniques qui s’échangent automatiquement des données. Pour alimenter les logiciels d’application, les appareils interconnectés collectent les faits et gestes des personnes qui les utilisent ou qui se trouvent dans leur environnement, souvent de manière subreptice.

Les anciens supports de stockage et médias de diffusion d’information et d’oeuvres de l’esprit subsistent (affiche, livre, journal, disque, radiodiffusion, télévision), mais sont supplantés par de nouveaux médias issus des technologies de l’information et de la communication qui les intègrent et les transforment.

Depuis une vingtaine d’années, un «nouveau monde», une nouvelle «ère informationnelle» se fait jour dont les caractéristiques se laissent peu à peu appréhender et dont les effets sont déjà considérables. Les interactions médiées à chaque instant et en tous lieux des individus entre eux et avec des machines à communiquer, ainsi que le contrôle de leurs comportements par des algorithmes, en sont les faits les plus saillants. Le smartphone, dont chaque individu est équipé dès le plus jeune âge, en est le moyen actuel privilégié, mais qui pourrait être remplacé par d’autres appareillages et d’autres interfaces.

Les applications de l’intelligence artificielle bouleversent les relations aux savoirs

Le lancement de ChatGPT en novembre 2022, suivi peu après par d’autres systèmes d’intelligence artificielle (IA) générative accessibles au grand public permettant d’engendrer automatiquement des textes, des images et des vidéos a provoqué une onde de choc dont les effets 6 mois plus tard continuent à susciter de multiples questionnements dans le monde de l’éducation.

En effet, les applications des techniques d’IA générative à la production de contenus de toute nature, notamment sous forme dialogique, bouleverse totalement le rapport aux savoirs.

Les outils qui intègrent des applications d’IA sont un nouveau moyen très efficace pour fabriquer et diffuser de fausses nouvelles (fake, deepfake) qui, déjà, inondent les médias sociaux. Mais il faut aussi compter sur les informations erronées ou incohérentes que de tels systèmes produisent. Vigilance et posture critique sont nécessaires, plus que jamais.

Si dans les milieux scolaires et universitaires l’attention s’est focalisée un peu vite sur les possibilités de plagiat et la triche aux examens, certes facilités, tout un univers s’ouvre pour l’utilisation des applications d’IA générative pour enseigner et apprendre. Car les applications d’IA générative constituent un nouveau moyen de produire des contenus, notamment des renseignements et des nouvelles d’actualité, à partir de la masse incommensurable de données générées par les activités humaines et les machines (mégadonnées). Les générateurs de textes et d’images de l’IA reconfigurent totalement, théoriquement et pratiquement, le champ de l’information et de la communication.

Ces systèmes d’intelligence artificielle n’ont ni conscience de leur propre existence ni des conséquences de leur action, et n’éprouvent pas d’émotions. Cependant, les robots communicants auront sous peu la capacité de mimer la joie, la peur, la tristesse, la surprise et simuler des comportements humains qui pourront faire illusion. Au-delà des questions philosophiques fondamentales qu’ils posent, ces moyens reconfigurent le champ de l’éducation aux médias et à l’information. De là, la nécessité d’étendre la discipline à de nouveaux concepts clés et de réviser ses programmes pour que les élèves, les citoyens et les citoyennes, puissent comprendre les implications sociétales des usages de l’intelligence artificielle et exercer une compréhension critique des phénomènes de communication.

Reconfiguration du champ de la discipline

C’est précisément ce qui a été énoncé il y a 40 ans par des experts issus du monde de l’éducation et de la recherche réunis à l’invitation de l’UNESCO à Grünwald en janvier 1982 (Déclaration de Grünwald): «Dans un monde où les médias sont omniprésents […] les systèmes politiques et éducatifs doivent assumer les obligations qui leur reviennent pour promouvoir chez les citoyens une compréhension critique des phénomènes de communication». Cette résolution reste valable, plus que jamais, cependant le champ de l’éducation critique aux médias doit être reconfiguré pour prendre en compte les nouveaux supports et modalités de communication, ainsi que, c’est notre propos, les applications de l’intelligence artificielle.

Observant la place prise par les images, les mots et les sons dans la communication, la résolution insistait sur la nécessité de former enfants et adultes à «déchiffrer la totalité de ces trois systèmes symboliques», mais aussi à prendre en compte les développements futurs des technologies de communication «qui auront pour conséquence d’accroître les choix des utilisateurs de médias» ainsi que «la croissance rapide d’une communication réciproque favorisant l’accès à une information plus individualisée».

Nous y sommes. L’internet, les médias sociaux, le smartphone et les applications de communication ont totalement modifié les pratiques. Une réflexion approfondie doit être menée pour adapter l’éducation aux médias et à l’information aux enjeux de l’IA dans la communication médiatisée.

Les processus qui pour se réaliser nécessitent un medium, soit un intermédiaire, un véhicule, un support, ou encore un appareil et donc finalement dans une acceptation extensive, un média, devraient être l’objet d’une attention renouvelée.

Nous proposons de distinguer quatre dimensions pratiques de la médiatisation. En commençant par la strate la plus ancienne: la numérisation des contenus et l’avénement de l’internet (qui peut être envisagée comme le niveau zéro). Puis trois strates dans lesquels les algorithmes ont un rôle central, ordonné en fonction de la complexité croissante de la problématique: les contenus fabriqués par des algorithmes, les interactions médiées par des algorithmes et les interactions sociales pilotées par des algorithmes.

La numérisation des contenus et l’Internet

La conversion des informations analogiques de toute nature en valeurs numériques (0 et 1), manipulables par ordinateur, a ouvert un univers de possibilités pour le stockage, la diffusion, la consultation et la création des oeuvres de l’esprit les plus diverses. Numérisé, «tout le savoir du monde» est en ligne, accessible en un clic, directement par l’adresse internet du document ou par le truchement d’un moteur de recherche.

Après l’imprimerie, une série d’évolutions techniques ont rendu possible cette nouvelle révolution technologique. L’invention de l’Internet (protocole TCP/IP) en 1982 au CERN, puis successivement du premier ordinateur utilisant une souris et une interface graphique (Apple Lisa ancêtre du Macintosh, 1983), du CD-ROM – disque optique permettant de stocker des données numériques destinées à être lues par un ordinateur (1984), et du système hypertexte du World Wide Web qui nous est si familier aujourd’hui (1989) ont facilité l’accès aux textes, aux images et aux films, ainsi qu’à la possibilité pour les individus de produire et diffuser des contenus.

La recherche documentaire s’en est trouvée transformée, enrichie, mais les questionnements de base de critique de l’information élaborés il y a plus d’un demi-siècle pour appréhender le contenu des mass médias et de la publicité sont restés valables.

La connaissance des médias (radio, tv, presse, internet) et la capacité à analyser et à évaluer les images, les messages sonores et audiovisuels sont le domaine traditionnel de l’éducation aux médias. Il s’agit de comprendre les limites de tout contenu informatif et de prendre conscience de l’importance du contexte (social, politique et économique) dans lequel les messages sont élaborés et diffusés ainsi qu’à s’interroger sur les liens entre contenu, forme et but visé. Quelle est la source du message? Qui parle? Qui montre? L’information est-elle crédible? Véhicule-t-elle des stéréotypes? Quels procédés de langage sont mis en oeuvre? Etc.

Présentation succincte des trois nouvelles dimensions de l’éducation aux médias que nous proposons:

1. Les contenus fabriqués par des algorithmes

La production de contenus générés en totalité par un système informatique autonome à partir de mégadonnées en réponse à des requêtes (prompt) constitue la première strate des enjeux nouveaux de l’éducation aux médias et à l’information. Ce sont des textes, des paroles, des sons, des images, des images animées, bientôt des films et toute production susceptible de répondre à un besoin d’information ou de divertissement produits par l’intelligence artificielle générative.

2. Les interactions médiées par des algorithmes

La seconde dimension à prendre en compte est celle où une machine faisant appel aux techniques de l’intelligence artificielle a la capacité d’imiter la conversation humaine (agent conversationnel, robot communicant) au point où la personne en interaction n’est pas capable de discerner un humain d’une machine (test d’Alan Turing). L’agent conversationnel ChatGPT est précisément à même de converser de manière fluide et cohérente en temps réel, de répondre à des questions, d’écrire des textes en respectant des contraintes de forme et de réaliser de nombreuses tâches.

les dispositifs contrôlent jusque dans les détails les plus infimes les gestes quotidiens

Que des contenus qui nous «parlent» soient fabriqués par des algorithmes ou que la machine converse avec nous de manière fluide, ces productions langagières ou iconiques sont envisagées comme porteuses de sens et d’origine humaine. Ce sont des configurations signifiantes composées de signes (articulant signifiant et signifié, et renvoyant à un référent), évocatrices de significations affectives (connotations), qui peuvent être appréhendées par les théories et méthodes élaborées par les sciences du langage que sont la linguistique, la sémiologie, les théories de l’énonciation, du cinéma, de la poétique, de la pragmatique, de la rhétorique, etc.

Cependant les aléas liés à ces supports de communication sont grands, car le fonctionnement des systèmes d’IA générative est opaque et les informations fournies peuvent être erronées ou incohérentes, et comporter des biais de toute nature. Sans agent humain pour filtrer ou mettre en perspective ces productions de l’IA comme un ou une journaliste ou des professionnel-le-s de l’information et de la documentation (bibliothèques), les risques de mésinformation et de désinformation sont élevés.

3. Les interactions sociales pilotées par des algorithmes

C’est la troisième dimension, de loin la plus complexe, puisque les applications du web social peuvent intégrer des interactions médiées et des contenus fabriqués par des algorithmes à partir de mégadonnées. Dans les applications de médias sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, Youtube, WhatsApp), le traitement automatique des interactions des individus avec la machine et entre les individus mis en réseau au sein de l’application reposent sur des dispositifs de médiation technique dont l’importance est habituellement insuffisamment mise en évidence.

Le dispositif
Comme l’a éloquemment montré Giorgio Agamben, les dispositifs contrôlent et commandent jusque dans les détails les plus infimes les gestes quotidiens des individus. Pour le philosophe, il y a d’un côté les êtres vivants, et de l’autre «les dispositifs à l’intérieur desquels ils ne cessent d’être saisis». Les dispositifs modèlent donc la totalité de l’expérience humaine. Mais qu’est-ce qu’un dispositif pour Giorgio Agamben? «J’appelle dispositif tout ce qui a, d’une manière ou d’une autre, la capacité de capturer, d’orienter, de déterminer, d’intercepter, de modeler, de contrôler et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants». Non seulement, précise-t-il, les prisons, le panoptikon, les écoles, les mesures juridiques, mais aussi la littérature, les ordinateurs, les téléphones portables, et le langage lui-même. Donc, des institutions et des moyens de médiations et d’expressions (langage).

Le design des interfaces numériques a un rôle central dans les nouveaux médias. Les dispositifs d’interaction humain-machine intègrent les procédés qui ont été développés pour le livre, la presse, la télévision et les complète avec de nouveaux moyens interactifs qui ont été rendus possibles par les progrès de l’informatique. Dans les médias sociaux, l’interface ne vise plus seulement à structurer l’information et à faciliter l’utilisation des services, mais à capturer l’attention, modeler les affects, contrôler les conduites et gérer les relations entre les individus en fonction de leur profil.

Ces environnements informatiques instrumentent les individus avec des moyens puissants qui reposent sur les techniques de l’intelligence artificielle et du profilage algorithmique.

(Pour aller plus loin, lire mon article: «Les interfaces numériques, domaine négligé de l’éducation aux médias», 25 novembre 2022.)

Le développement de connaissances approfondies sur les techniques permettant de calculer et d’administrer les relations entre individus rassemblés dans les réseaux sociaux est un enjeu fondamental. Un néologisme a été créé, la «sociomatique» définie comme «les procédés par lesquels les robots médiatiques font agir les humains les uns sur les autres».

Le profilage algorithmique
Les interactions dans les médias sociaux sont pilotées par des algorithmes dont le fonctionnement, le plus souvent totalement opaque, repose sur les profils des individus. Ceux-ci sont calculés en fonction des traces de leurs activités captées par les interfaces numériques, mises en relation, par exploration, avec de grandes masses de données (datamining) permettant de détecter des informations stratégiques ou de découvrir de nouvelles connaissances, en s’appuyant sur des méthodes de traitement statistique.

Ce profilage algorithmique, le plus souvent ni connu ni perceptible par les individus, leur est appliqué de manière à modéliser leurs préférences et leurs comportements possibles.

Univers du signal et circuit de la récompense
Au niveau des interfaces, des dispositifs sont élaborés pour obtenir des réponses automatiques à des signaux plutôt que convaincre par des arguments. Le signal s’oppose au signe. Le signal est un stimulus qui est à l’origine d’une réaction immédiate, sans intermédiaire, à la différence du signe. La production de sens implique la présence d’un élément médiateur, un «tiers communiquant», le signe. Les processus de communication qui consistent en un passage de signaux d’une source d’émission à un récepteur et qui impliquent une relation sollicitation-réponse sans recours à un élément médiateur se trouvent en dehors du champ de la sémiologie que l’on peut définir comme «la science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale» (de Saussure).

L’univers du signal s’oppose à l’univers du sens. Le signal est un stimulus qui est à l’origine d’une réaction. Dans l’expérience de Pavlov la réaction conditionnée réflexe de salivation du chien est déclenchée par un stimulus sonore ou visuel. Le signal provoque une réaction mais n’est pas un signe, dans la mesure où il n’y a pas de processus d’interprétation. La réaction est immédiate, sans agent ni moyen intermédiaire.

Le signal, tel que nous l’avons défini, a été négligé dans les cursus d’éducation aux médias. Il est temps de s’y intéresser car les propriétés des signaux sont exploitées de multiples manières dans les interfaces interactives pour diriger l’attention, déclencher des affects et finalement faire faire.

Ce sont par exemple la saillance d’un élément sur un fond (différence de luminosité, de couleur, de valeur, de texture), le clignotement, la modification de la taille, le déplacement d’un objet, l’apparition soudaine d’un élément visuel, mais aussi divers signaux sonores émis par le haut-parleur (sonnerie, bip).

Ces signaux sont susceptibles de générer une émotion de surprise ou de plaisir, par exemple lors de la notification de la réception d’un message, ou de peur lors du surgissement inopiné d’un encadré de couleur clignotant signalant la fermeture imminente d’une page.

Mais d’autres moyens ont été créés pour susciter l’engagement des utilisateurs et des utilisatrices des médias sociaux à continuer à utiliser l’application ou à conforter les liens avec d’autres, qui reposent sur la communication des émotions aux moyens de petits pictogrammes traduisant l’état d’esprit des protagonistes d’une conversation, les émoticônes, ou qui manifestent l’intérêt ou l’approbation d’un contenu par la mention «j’aime» (like).

Ce faisant, les interfaces interactives exploitent les signaux visuels ou sonores, les émoticônes ou les like, et le désir de ne pas manquer un micro-événement dans le flux des médias sociaux en activant les circuits neuronaux du système de la récompense (dopamine) pour pousser les utilisateurs et les utilisatrices à rechercher d’autres stimulations, promesse de plaisir, et à capturer leur attention.

Conclusion provisoire…

Comme nous l’avons mis en évidence, les applications de l’intelligence artificielle (IA), conjuguées aux médias sociaux, reconfigurent totalement, théoriquement et pratiquement, le champ de l’information et de la communication.

Les institutions de recherche en éducation devraient se saisir au plus vite de cette problématique pour en analyser toutes les conséquences et mettre en oeuvre un processus de refondation de l’éducation aux médias et à l’information répondant aux enjeux des usages de l’IA dans la communication.

(Lire mon article: «ChatGPT a-t-il sa place à l’école? Oui affirment les syndicats du corps enseignant», 28 août 2023.)


Références
> UNESCO, Déclaration de Grünwald sur l’éducation aux médias, janvier 1982.
> Giorgio Agamben, Qu’est-ce qu’un dispositif, Editions Payot et Rivages, 2014.
> Thierry De Smedt, Pierre Fastrez, Un demi-siècle d’éducation aux médias, de l’homme imaginaire à la gouvernementalité algorithmique. In: Eric Delamotte, Recherches francophones sur les éducations aux médias, à l’information et au numérique: Points de vue et dialogues, Presses de l’ENSSIB, Villeurbanne, 2022.
> Jean-Claude Domenjoz, Qu’est-ce que la sémiologie? L’approche sémiologique – Contribution présentée dans le cadre de la session I du dispositif de formation 1998-1999 «catégories fondamentales du langage visuel», Formation image et médias, Département de l’instruction publique, Genève, Septembre 1998.
Les sites et documents ont été consultés le 9 juin 2023


Modèle pour citer cet article:
Domenjoz J.-C., «IA, robots communicants, interactions sociales pilotées par des algorithmes: il faut réviser l’éducation aux médias», Éducation aux médias et à l’information [en ligne], 9 juin 2023, consulté le date. https://educationauxmedias.ch/ia-robots-communicants-interactions-sociales-pilotees-par-des-algorithmes-il-faut-reviser-education-aux-medias


Cet article concerne le domaine Médias, images et technologies de l’information et de la communication (MITIC) – Éducation aux médias et à l’information (EMI) – Media and Information Literacy (MIL) | Éducation numérique | educationauxmedias.ch

Auteur/autrice : Jean-Claude Domenjoz

Expert de communication visuelle et d’éducation aux médias